Par ailleurs, l’industrie a besoin de fruits et légumes PAI et il y a encore du chemin à parcourir pour satisfaire tous les besoins avec des productions locales.
Un marché en forte progression
Les ventes de fruits et légumes transformés, au détail augmentent de 8% en valeur en 2023 pour atteindre 106 milliards DZD. Les fruits et légumes transformés surgelés sont la catégorie la plus performante en 2023, avec des ventes au détail en valeur augmentant de 8 % en termes courants pour atteindre 5,2 milliards DZD.
Ces ventes au détail sont prévues en croissance de 2% (en valeur constante 2023) sur la période de prévision pour atteindre 119 milliards DZD. Izdihar SpA est le principal acteur en 2023, avec 33 % de part de marché en valeur au détail.
Développements 2023
Les pois, le maïs et les tomates en conserve, les plus populaires, considérés comme produits essentiels pour la maison, utilisés dans la préparation de divers plats ainsi que pour réaliser des sauces, des salades et des soupes, continuent de stimuler les ventes.
Les tendances des ventes sont restées les mêmes en 2023 pour les fruits et légumes transformés, les citadins des grandes villes préférant les fruits et légumes en conserve ou surgelés en raison d'un mode de vie de plus en plus actif.
La longue tradition de consommation de fruits et légumes transformés montre que la demande est mature, et l’offre déjà saturée. Toutefois, cela s’applique surtout aux légumes en conserve et, dans une moindre mesure, aux fruits et aux tomates en conserve.
Les légumes transformés surgelés et les haricots en conserve continuent de représenter une proportion plus faible des ventes totales, avec des opportunités de croissance car le marché n’est pas encore mature. Cependant, la croissance de la catégorie est quelque peu freinée par la prise de conscience croissante des consommateurs en matière de santé, ce qui affecte les performances en raison des perceptions négatives à l'égard des colorants chimiques et des conservateurs.
Les légumes transformés surgelés sont de plus en plus appréciés pour leur facilité et commodité
Conformément à ses résultats tout au long de la période, les légumes transformés surgelés sont sur le point d'être les plus dynamiques en termes de croissance du volume de vente au détail et de la valeur actuelle en 2023. Les clients représentent une base encore faible, mais le taux de croissance es soutenu.
Comme ces produits peuvent être conservés à la maison pendant de longues périodes et réduisent le temps et les efforts nécessaires à la préparation des repas, ils ont également continué à profiter du désir croissant de commodité des Algériens, en particulier des consommateurs urbains actifs.
La prise de conscience croissante de la santé est restée un autre moteur important de la demande, car les produits surgelés sont souvent perçus comme préservant mieux le contenu nutritionnel des légumes que ceux en conserve. La disponibilité croissante de ces produits via les détaillants alimentaires modernes a contribué à soutenir les ventes en volume, tout comme la pénétration croissante des réfrigérateurs-congélateurs dans les ménages algériens.
Exemples de grandes marques algériennes
- La Grande Conserverie Dahmani, du Groupe La Belle,
- ouvre sa neuvième grande usine de production.
- Pour la première fois, le Groupe La Belle s’implante au Nord-Ouest du pays. Une extension et une impulsion pour l’économie nationale et pour la sécurité alimentaire du pays.
- La Conserverie Alimentaire Racherache Abderrazek,
- PME fondée en 2002 pour produire du jus de fruit en bouteilles sous le label CARAJUS.
- Construite et fonctionnelle en 2015, elle transforme 700 Tonnes de tomate fraiche par jour pour produire du double concentré de tomate en boites de conserve.
- Amor Benamor,
- Conserve de tomates, harissa, etc
- AGD Fruits,
- Pulpes de fruits (pomme, poire, mandarines, etc.)
Izdihar SpA, bénéficiant de sa présence historique, conserve sa position de leader du paysage en 2023, alors que les marques distributeurs restent peu développées. Ses marques fortes dans plusieurs catégories et sa bonne réputation lui permettent une large fidélité des consommateurs.
La première conserverie nationale se caractérise par des installations modernes en Algérie et des moyens de production innovants permettant l'automatisation des tâches, réduisant les coûts.
Du champ à l’usine ou la cuisine
Vente et négoce des fruits et légumes1
Il y a 45 de marchés de gros existants implantés à travers le territoire national. Les Wilayas à vocation agricole notamment, qui n’en disposent pas sont : Ain-Défla, de Bouira, de Tizi-Ouzou et de Jijel. Certaines Wilayas ont plus d’un marché de gros (Mascara (03), Batna (02), Khenchela (02) et Blida (02). Malheureusement, 13 d’entre eux sont en mauvais état. En outre, le marché de gros de Boufarik date de la période coloniale, et celui de Bougara a été organisé dans les années 70.
Ces équipements, d’une manière générale, sont la propriété des Collectivités Locales et constituent souvent une source de revenu pour celles-ci.
Les principaux produits transitant par les marchés nationaux et régionaux sont les fruits et légumes issus essentiellement de la production nationale et éventuellement de l’importation. Le volume des produits transitant par ces espaces est d’environ :
- 28.088 Tonnes/Jour, dont 18.376,5 Tonnes /Jour de légumes
- 9.711,5 Tonnes /Jour de fruits, traités par 43 000 intervenants par jour.
Le mode de gestion est l’adjudication, en liquidités. Toutefois, certains ont une gestion directe par les Collectivités.
Un programme de réalisation de huit marchés de gros de fruits et légumes, à vocation nationale et régionale, a été mis en œuvre par l’EPE SPA MAGROS, et seront implantés dans les Wilayas de Mascara, Sétif, Ain-Defla, Guelma, Ouargla, Djelfa, Biskra, et Mila.
Les normes retenues pour la réalisation de ces marchés sont celles fixées par la FAO.
Quatre marchés ont une vocation nationale Oran (El-Karma), à Boumerdès (Khemis El-Khechna), à Blida (Bougara), et à Biskra (El-Ghrous); et Quatorze marchés ont une vocation régionale (Wilayas de Tipaza (Attatba), d’Alger (Eucalyptus), de Djelfa, de Blida (Boufarik), de Tlemcen, de Mostaganem (Sayada), de Mila (Chelgoum-Laid), de Sétif, de Chlef, de Mascara (Mohammedia), d’Annaba (El-Bouni), de Ouargla, de Constantine et de Batna (Oued-Chaaba).
Les autres sont une vocation locale.
De la production de PAI
Il y a quelques années, 100 % des fruits étaient importés. Ce n’est plus le cas maintenant. Les fruits algériens sont utilisés par 9 opérateurs pour réaliser une première transformation destinée à l’agroalimentaire, selon Ali Hamani, président de l’Apab. Même si cela reste en deçà des besoins.
Les purées de fruits locales sont partiellement utilisées dans les yaourts, les confitures ou les boissons, un secteur intégré à plus de 70 %, à l’exception du jus d’orange selon Slim Othmani, vice-président de l’association des producteurs algériens de boissons APAB convaincu que l’Algérie, comme le Brésil avec le concentré d’orange ou la Chine avec la pomme, pourrait devenir un grand transformateur d’abricots. En 2020, le Président a menacé d’interdire l’importation de concentré d’agrumes, connaissant tout le gâchis des oranges locales.
Agrana Fruit, groupe autrichien, premier producteur international de concentrés de jus et de préparations à base de fruits pour les industriels de jus, de yaourts, de glaces et de pâtisseries (2,48 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 1,18 milliard pour sa division fruits et 26 millions en Afrique), a pris en 2018 49 % d’ELAFRUITS, n°1 algérien des transformateurs.
En trois ans, la société est passée de 2 000 à 10 000 t de solutions alimentaires produites. Elle compte pour 55 % de ce marché en Algérie, face aux produits importés, et pourrait atteindre 7 millions d’euros d’exportation en 2021, notamment en Tunisie et au Maroc.
Dans la congélation, l’Algérie pourrait exporter pour plus de 100 millions € dans deux ans en développant la filière, car les fruits surgelés pour l’industrie sont plus faciles à exporter que les fruits de bouche, selon Djemaa Boukheddami, directeur Agrana Algérie, qui souhaite que les excédents de surgelés soient expédiés dans d’autres usines du groupe pour y être transformés en solutions d’ici à trois ans.
Perspectives et opportunités
Les productions de fruits et légumes locaux ont deux destinations industrielles, le marché des fruits et légumes transformés (conserve ou surgélation) et le marché des PAI. Les besoins ne sont pas couverts, alors que les capacités de produits sont là.
Les habitudes de consommation traditionnelles des Algériens expliquent en partie la préférence écrasante pour les produits de conserve, mais reflètent également la disponibilité limitée d'alternatives surgelées en raison du manque d'infrastructures de congélation, en particulier chez les petits épiciers locaux. Le positionnement en prix plus bas devrait contribuer à élargir leur attrait à court et moyen terme, alors que la forte inflation continue de faire grimper le coût des produits frais et de comprimer les budgets d'achats alimentaires.
En outre, alors que de plus en plus de consommateurs recherchent la praticité, on assiste à une évolution continue de leur préférence pour les fruits et légumes transformés pour compléter les repas faits maison.
Les marques premiers prix continuent de gagner du terrain grâce à leur rapport qualité-prix. Elles continueront probablement leur trajectoire ascendante et le climat économique reste précaire. Ce rapport qualité-prix deviendra la priorité d'un nombre croissant de consommateurs locaux, et les marques standards tenteront de conserver le volume des ventes grâce à des promotions de prix et des remises. Ainsi, une augmentation des achats de produits économiques est attendue au cours de la période de prévision, alignée sur la diminution des revenus disponibles.
La premiumisassion et la santé & le bien-être sont des tendances qui tirent les innovations. Les inquiétudes liées au COVID-19 ont poussé les Algériens à prendre mieux en main leur santé et à préférer le frais, mais ce n’est pas toujours compatible avec les modes de vie active intense actuels.
Les fruits et légumes en conserve sont les plus exposés à cette menace, car ils sont traditionnellement perçus – à tort - comme étant riches en conservateurs, colorants et arômes artificiels et ayant moins de valeur nutritionnelle que les alternatives fraîches et surgelées.
Source
1Selon les données des Directions Régionales du Commerce 2023